La fondation de l’observatoire astronomique de Bordeaux est le résultat d’une longue histoire marquée d’une part, par les évènements politiques de la France, d’autre part, par les souhaits de la ville de Bordeaux et de la faculté des Sciences de la ville de fonder un tel établissement. L’astronomie a toujours fasciné les hommes au cours des âges. À Bordeaux, l’Académie des Sciences, Arts et Belles-Lettres fait aménager une tour avec terrasse sur le toit de son hôtel, sur les allées de Tourny, mais ne dispose pas d’instruments d’observation faute de ressources suffisantes. Plusieurs personnalités scientifiques plaident pour la création d’un observatoire astronomique digne de ce nom à Bordeaux.
Il faut cependant attendre la chute du second Empire et l’avènement de la IIIe République, car l’analyse des causes de l’échec de la guerre franco prussienne conduit alors le Gouvernement à relancer et développer les universités en France et à y associer des observatoires. Le décret du 11 mars 1878 crée trois nouveaux observatoires astronomiques et météorologiques à Besançon, Bordeaux et Lyon [1]. Les motivations pour celui de Bordeaux sont de procurer l’heure exacte aux bordelais et aux navires en stationnement dans le port, de contribuer à la formation des étudiants de la faculté des Sciences en astronomie physique ainsi que vis-à-vis du public. Au terme de longues discussions, la ville contracte un emprunt de 6,6 millions de francs dont cent mille sont affectés à l’observatoire en 1876 [2].
Façade sud du bâtiment méridien construit par Georges Rayet en 1880. La partie centrale abrite la lunette méridienne dont le toit mobile est ouvert. Aux extrémités Est et Ouest se situent des pavillons pour les personnels astronomes et techniciens. Région Aquitaine, Inventaire général – M. Dubau,[2004].
[1] F. Le Guet Tully, L’astronomie institutionnelle en France avant les réformes des années 1870 : état des lieux et contexte politico-scientifique in La (re)fondation des observatoires astronomiques sous la IIIe République. Histoire contextuelle et perspectives actuelles, éd. par Jérôme de La Noë et Caroline Soubiran, Presses Universitaires de Bordeaux, Pessac, 2011, p. 19-114.
[2]L’auteur remercie la Revue Aquitaine Historique pour son autorisation de publication partielle parue dans Aquitaine Historique, 2014, n° 121, p. 2-8.